Analyse des données de la F1 | Piastri est le seul à pouvoir suivre Verstappen
- Raphaël Fernandez-Lopez
Max Verstappen a impressionné avec son tour de pole qui était huit dixièmes plus rapide que les numéros deux et trois. Dans l'ombre, Oscar Piastri a fait une impression au moins aussi bonne. L'Australien a une fois de plus prouvé qu'il était un excellent rookie en étant le seul Verstappen à suivre dans le secteur deux.
L'impressionnante recrue de McLaren
Une séance humide à Spa-Francorchamps est déjà un sacré défi pour les pilotes expérimentés, sans parler d'un rookie qui fait ses premiers mètres dans une F1 sur le circuit en Belgique. Pourtant, c'est Piastri qui tire étonnamment la charrette pour McLaren et en Q3, il est le seul à pouvoir s'approcher quelque peu du spectaculaire deuxième secteur de Verstappen.
Cela commence en fait en Q1, où Norris pousse trop sous la pression de Piastri et finit dans le bac à graviers. Le Britannique parvient à poursuivre sa route, mais ne s'approche plus de son coéquipier par la suite. Norris est respectivement un, sept et trois dixièmes plus lent que son jeune collègue dans les trois sections de qualification. Piastri clôture même la Q2 en étant le plus rapide.
Cela échoue sur une piste de plus en plus sèche en Q3. Les Red Bull et les Ferrari sont alors soudainement plus dans leur élément et le MCL60 ne peut pas les égaler. Malgré tout, Piastri continue de montrer son talent, surtout dans le secteur qui compte vraiment, lors d'une séance sur piste mouillée à Spa-Francorchamps.
Le seul à pouvoir suivre le rythme de Verstappen
Il suffit de regarder Verstappen pour savoir où faire la différence. L'écart de huit dixièmes avec Charles Leclerc et Sergio Perez est presque entièrement battu par le Néerlandais dans le secteur deux. Le double champion du monde réalise un 45,697 dans ce secteur, contrairement aux 46,4 de Leclerc et Perez.
Carte des pistes Oscar Piastri (rouge) contre Max Verstappen (blanc)
Piastri est le seul à pouvoir suivre Verstappen dans ce secteur. L'Australien réalise un 45,852 dans la deuxième partie du circuit, ce qui fait de lui le seul avec Verstappen à rester sous les 46 secondes. Cependant, Piastri perd beaucoup de terrain sur ses concurrents dans les autres secteurs parce que le MCL60 a tout simplement moins d'adhérence à froid (les pneus chauffent plus lentement que ceux de Ferrari, par exemple) et aussi à cause de son manque de vitesse de pointe.
Si tu mets les tours de Piastri et Verstappen côte à côte, cette image se reflète clairement. L'Australien est plus rapide que Verstappen dans la plupart des virages, mais perd cette avance dès que les voitures mettent de l'essence. Le fait que Piastri parvienne tout de même à battre Verstappen dans ces parties en dit long sur la voiture de McLaren, mais aussi sur les qualités de Piastri.
Télémétrie Max Verstappen (blanc) contre Oscar Piastri (rouge)
En effet, la télémétrie montre que sur un tour complet, Piastri perd beaucoup de vitesse par rapport à Verstappen, mais pas parce que, comme Sergio Perez, il freine visiblement plus tôt ou lâche l'accélérateur plus tôt. La MCL60 ne va tout simplement pas plus vite. Dans les sections sinueuses, Piastri montre de quel bois de course il est taillé.
Piastri montre sa classe à Spa-Francorchamps
La section Les Combes après la ligne droite de Kemmel et la combinaison Campus/Stavelot se distinguent particulièrement. Dans ces combinaisons de virages, Piastri gagne du terrain sur Verstappen. Dans Les Combes, Piastri y parvient en freinant légèrement plus tôt que Verstappen, mais aussi en appuyant plus tôt sur l'accélérateur dans un rapport inférieur (3e rapport pour Piastri, 4e pour Verstappen). Par conséquent, Piastri prend plus d'élan et de vitesse dans cette combinaison. Surtout à la fin des Combes, Piastri est capable de garder le pied sur l'accélérateur plus que Verstappen.
Dans Campus/Stavelot, Piastri répète cette astuce. Là, Piastri rétrograde en quatrième vitesse (Verstappen le maintient en cinquième) et prend à nouveau plus d'élan vers Stavelot. Cela permet à Piastri de regagner du terrain et même d'appuyer sur l'accélérateur plus tôt pour la ligne droite. Avec le manque de vitesse de pointe, Piastri perd ensuite à nouveau cet avantage face à la Red Bull plus rapide.
Télémétrie Lando Norris (blanc) contre Oscar Piastri (rouge)
Ceux qui pensent que c'est uniquement grâce au MCL60 que Piastri est si rapide dans ce secteur se trompent. Tout comme Verstappen fait la différence face à Perez dans ce secteur en étant meilleur en termes de contrôle de la voiture, on constate la même chose en comparant Piastri et Norris. En effet, Piastri gagne avec un peu moins de six dixièmes d'avance sur son coéquipier dans ce secteur et Norris, comme Verstappen, n'utilise pas les astuces des deux combinaisons de virages. Piastri n'y est donc pas seulement rapide grâce au MCL60, mais, comme Verstappen, juste bon dans ces combinaisons.
Vitesses maximales pour le Grand Prix de Belgique
Carte des pistes Oscar Piastri (rouge) contre Lando Norris (blanc)
Cela ne semble pas être dû à la configuration non plus. Oui, Norris est plus rapide sur la ligne droite que son coéquipier, mais on ne peut pas voir une grande différence. Dans le piège à vitesse, Norris atteint 305,4 km/h, contre 304,4 km/h pour Piastri. Norris aura donc réglé sa voiture un peu plus sur la ligne droite, mais un kilomètre par heure ne représente pas un monde de différence.
En termes de vitesse de pointe, on remarque que les noms habituels ont clairement opté pour une configuration avec plus de force d'appui. Alors qu'à Spa, on choisit souvent une configuration qui favorise la vitesse en ligne droite, il est maintenant clair que Red Bull et aussi McLaren penchent davantage vers une configuration avec plus de force d'appui dans les conditions humides. Les deux Red Bull ne dépassent pas non plus les 307 km/h dans le Speed Trap.
Ce sont les pilotes de Mercedes qui se distinguent dans le piège de la vitesse. Lewis Hamilton atteint 313,4 km/h (peut-être avec remorquage), George Russell 307 km/h. Les Ferrari sont également rapides. Charles Leclerc atteint 309,1 et Carlos Sainz 311,7 km/h. En course, les hommes pourraient en profiter, même si les pneus s'useront aussi plus vite dans l'exigeant deuxième secteur.